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Entraînement de la force pour les cyclistes et les triathlètes

Si tu es cycliste ou triathlète et que tu penses encore que la musculation est “un truc de salle pour les bodybuilders”, il est temps de changer d’avis. Aujourd’hui, on sait avec certitude que l’entraînement de la force est l’un des meilleurs investissements que tu puisses faire pour améliorer ta performance, prévenir les blessures et construire une base solide pour tous les sports d’endurance. Dans ce guide, on t’explique pourquoi la force est si importante, comment la travailler, et comment l’intégrer dans ton planning hebdomadaire.

Pourquoi la force est essentielle dans les sports d’endurance

Que ce soit à vélo, en natation ou en course à pied, chaque geste demande de la force. Pas seulement de la force “brute”, mais la capacité à la produire de manière répétée, efficace et contrôlée.

L’entraînement de la force t’aide à :

  • Maintenir plus facilement ta puissance cible, même sous fatigue
  • Être plus stable sur le vélo (un core solide = moins de perte d’énergie)
  • Mieux courir après la partie vélo
  • Réduire les microtraumatismes et blessures dues à la surcharge

Ton entraînement devrait inclure trois composantes :

1. Force générale

Elle renforce l’ensemble du corps et corrige les déséquilibres. On la travaille avec des exercices de base, au poids du corps ou avec un ballon. Particulièrement utile en off-season ou quand le volume d’endurance est réduit.

2. Force fonctionnelle

Elle cible les abdos profonds, les fessiers, les ischio-jambiers et les stabilisateurs — les muscles vraiment sollicités à vélo ou en course. C’est le lien entre force générale et geste spécifique.

Que signifie entraînement fonctionnel ?

3. Force spécifique et maximale

Elle vise à améliorer la capacité du muscle à produire de la force dans des conditions proches de la compétition. On peut la travailler à la salle (presse à jambes, squats, fentes) ou à vélo, avec des exercices à basse cadence.

Comment s’entraîner à la force (même si tu manques de temps)

En salle (ou au poids du corps)

Phase initiale – adaptation : 15–20 répétitions, 2–3 séries
Phase intermédiaire – force-endurance : 10–15 répétitions, 3–4 séries
Phase avancée – force maximale : 3–6 répétitions, 4 séries

Exercices recommandés :

  • Squats
  • Presse à jambes
  • Fentes (classiques ou bulgares)
  • Soulevés de terre roumains
  • Planches et variantes pour le core
À vélo : travail de force à basse cadence

L’objectif est de stimuler les groupes musculaires spécifiques du pédalage, en particulier les quadriceps et les fessiers, sans aller à la salle.

Comment faire ?
Simple : roule en zone 3, donc à une intensité moyenne-haute (ou au milieu de ta zone 3 de fréquence cardiaque), avec une cadence très basse, entre 40 et 50 RPM. Cela oblige les jambes à produire plus de force pour maintenir la puissance, sans augmenter le stress cardio.

À puissance égale, rouler à moitié de la cadence double la force requise par les muscles.
Exemple : 250 W à 50 RPM = même force musculaire que 500 W à 100 RPM.

Durée recommandée des intervalles : 3–4 blocs de 6 à 15 minutes, avec 3–5 minutes de récupération active entre les blocs.

Ce type de travail est particulièrement utile pour :

  • Améliorer la puissance en côte
  • Augmenter la résistance à la fatigue musculaire
  • Optimiser l’efficacité de pédalage à basse cadence, comme dans les portions techniques ou vallonnées

Évite ce type de séance juste après un entraînement de force maximale en salle, ou si tu ressens de la fatigue musculaire résiduelle.

Exemple concret de séance combinée

Tu n’as que 1h15’ ? Voici ce que tu peux faire chez toi ou en salle avec un home trainer :

  • 15′ échauffement en zone 2
  • 10′ circuit avec ballon
  • 10′ sur home trainer à 100 RPM en zone 3
  • 10′ de musculation : fentes + planche + squats
  • 10′ à vélo à 50 RPM (zone 3–4)
  • 10′ de renforcement du core (ex. dead bug, side plank)
  • 10′ de retour au calme

Tu peux répéter ce type de séance 1–2 fois par semaine en variant les exercices.

Quand intégrer la force dans ton planning hebdomadaire ?

La fréquence idéale dépend de plusieurs facteurs :

  • Ton niveau de forme actuel
  • Tes objectifs de saison (force, puissance, endurance)
  • Ta capacité de récupération

La recommandation générale : 2 à 3 séances de force maximum par semaine. Inutile (et parfois contre-productif) d’en faire plus. L’idéal est de programmer ces séances les jours où aucun entraînement intensif en endurance n’est prévu, pour ne pas nuire à la récupération ni à la qualité des autres sessions.

Avec 2PEAK, c’est encore plus simple : l’algorithme calcule automatiquement le meilleur jour et la charge optimale selon ton planning, ta phase de saison et tes données personnelles.

Comment la force est intégrée dans le plan d’entraînement 2PEAK

Attention à ces erreurs fréquentes

L’entraînement de la force est puissant, mais mal utilisé, il peut limiter les résultats ou causer des problèmes. Voici les erreurs les plus fréquentes — et pourquoi les éviter :

1. Éviter la force car “ce n’est pas pour les sportifs d’endurance”
Un mythe qui a la vie dure. En réalité, sans force, impossible de maintenir une puissance élevée ou une bonne efficacité quand ça compte.

2. Commencer directement avec des charges lourdes
Ignorer la phase d’adaptation est une erreur classique. Le corps a besoin de temps pour préparer tendons et articulations. Commencer trop fort = blessures.

3. Ne faire que des machines ou des exercices isolés
Le leg extension ne t’aidera pas en montée. Privilégie les mouvements fonctionnels et polyarticulaires, qui sollicitent aussi le gainage et l’équilibre.

4. Négliger la récupération
La musculation impacte l’organisme dans son ensemble. Mal planifiée, elle peut nuire à tes entraînements d’endurance… et à ton sommeil.

5. Arrêter la musculation dès que la saison commence
Erreur fréquente : on pense qu’elle ne sert que pour l’hiver. En réalité, garder au moins une séance hebdo permet de conserver tous les bénéfices.

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