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La Glisse dans la Natation libre

On entend constamment parler de la « phase de glissement ». Mais de quoi s’agit-il exactement ? Quels sont les nageurs qui en profitent et ceux qui feraient mieux de ne pas y recourir ?

La glisse apporte une micro-récupération

Quiconque a suivi un cours de natation ou étudié la documentation sur la technique de nage parfaite l’a certainement rencontré : la phase de glisse. Ce qui est d’une importance capitale en ski de fond ou même en roller fonctionne également dans l’eau. Une puissante impulsion accélère le corps de telle manière qu’il glisse ensuite sur quelques mètres dans son élément sans effort supplémentaire. En nage libre, la phase de glisse correspond à la durée pendant laquelle un bras passe juste sous la surface de l’eau en position d’extension avant, tandis que l’autre bras est en phase de récupération après une poussée intense. La phase de glissement se termine lorsque la main du bras tendu vers l’avant commence à saisir l’eau. Le corps flotte alors dans l’eau par ses propres moyens, soutenu par le coup de pied de la jambe, qui fournit une portance supplémentaire.

Contrairement au ski de fond et au patinage, une phase de glissement longue et efficace ne dépend pas uniquement de l’habileté technique de l’athlète. Au contraire, tous les facteurs qui donnent au corps une position élevée dans l’eau jouent un rôle dans la capacité de glissement. D’une part, des battements de jambes et des tractions de bras efficaces, mais surtout les proportions du corps, la répartition individuelle des graisses et une tension élevée du torse. Mais arrêtons avec la théorie.

En quoi une phase de glisse prononcée est-elle bénéfique au nageur de crawl dans la pratique ? L’entraîneur de natation de triathlon Szilard Csoke (ancien nageur de compétition et triathlète ; travaille comme entraîneur de natation professionnel et est fondateur et entraîneur principal de l’école de natation Swimatic de Zurich) a l’opinion suivante :

« Si vous êtes capable de glisser efficacement, vous permettez à vos bras une micro-récupération à chaque coup. Au mieux, vous économisez de la force et vous préparez votre bras à saisir l’eau efficacement ».

On comprendra toutefois que la (longue) glisse n’est pas la meilleure solution dans tous les cas. « Si vous en faites trop, vous perdez de la vitesse et il vous faut plusieurs fois plus d’énergie pour accélérer à nouveau votre corps par la suite », résume le coach de natation, qui ajoute : « Les glisseurs naturellement faibles ne se rendent certainement pas service en imposant un tel style de nage à leur corps ! ». Certains facteurs externes jouent également un rôle dans la question de la glisse ou non : la distance à nager (sprint versus longue distance), les conditions de l’eau (piscine calme versus eau libre en mouvement) ou encore les conditions situationnelles de la compétition (bousculade au départ et à la bouée versus nage rythmée à l’ombre de l’eau).

Tous ces facteurs suggèrent déjà qu’il n’existe pas LA phase de glisse idéale, mais qu’elle dépend de nombreuses variables. Elle doit être adaptée en fonction des circonstances.

Les différences les plus évidentes peuvent être observées en regardant des athlètes de classe mondiale dans le 50 m nage libre en piscine ainsi qu’en eau libre sur 5 kilomètres. Chez le sprinter, la phase de glisse n’a pratiquement pas lieu. Le coup de pied est exécuté avec une intensité maximale, la cadence de traction est si élevée que les bras bougent presque au rythme des roues de la turbine. Le centre de rotation du corps se trouve dans la zone des épaules, c’est pourquoi ce type de crawl est également appelé « freestyle conduit par les épaules ». Les nageurs de longue distance, en revanche, sont différents. Ils nagent avec une cadence de traction des bras et une intensité de battement des jambes nettement inférieures afin d’économiser le plus d’énergie possible. L’impulsion pour la rotation du corps vient des hanches.

Parfois, l’optimum est aussi une combinaison de phases de glisse de différentes longueurs. « Les triathlètes, par exemple, doivent souvent recourir à différents rythmes lors d’une compétition », explique le coach de natation Szilard Csoke. « Aux bouées et dans les vagues, une cadence élevée est nécessaire, tandis que dans un peloton ou à mesure que la course progresse, on touche une phase de glisse plus longue ». Il conseille donc aux athlètes amateurs et aux nageurs de triathlon de pratiquer différents rythmes de glisse à l’entraînement. « De cette façon, vous êtes prêt à affronter toutes les situations de compétition ».

Faites l’auto-test

Un test simple permet de savoir si un nageur est capable de gérer naturellement une phase de glisse clairement identifiable ou si la glisse dépend de l’assistance du coup de jambe ou d’un néoprène épais. Après une forte poussée sur le mur, les jambes sont immédiatement amenées parallèlement l’une à l’autre. Les coussinets latéraux des gros orteils ainsi que (selon les conditions anatomiques) les genoux se touchent, aucun coup de pied actif n’est exécuté. Quiconque réussit maintenant à nager 50 m en crawl à un rythme régulier possède les conditions physiques d’un « glisseur ». Ou pour le dire moins joliment : si les jambes s’affaissent en permanence pendant cet exercice, cela indique une position dans l’eau naturellement mauvaise et/ou une tension insuffisante du torse.

 

Cet article de blog a été mis à notre disposition par Fit for Life. Fit for Life est le magazine suisse du fitness, de la course à pied et des sports d’endurance. Vous souhaitez lire régulièrement de tels articles ? Alors cliquez ici.

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